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4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 18:49

 

beitsalam

Monsieur le président,

Au nom des organisations professionnelles de la presse, des médias d’Etat et indépendants, je vous présente les vœux les meilleurs pour vous et votre famille ainsi qu’aux membres du gouvernement. Permettez à travers vous, transmettre nos vœux de prospérité au peuple comorien tout entier, du pays et de la diaspora.

Monsieur le président,

Ces dix dernières années, le pays a accompli des progrès dans la législation dans le domaine de la réglementation de l’exercice du métier et de la défense de la liberté de la presse. La mise sur pied du Haut conseil de la presse et de l’audiovisuel, est un pas important qui devrait permettre de s’enorgueillir de l’existence d’un observatoire indépendant des règles déontologiques du métier mais aussi d’un rempart solide pour la protection des journalistes et la préservation de la liberté de la presse.

Nous constatons qu’un an après sa mise en place, le conseil ne fonctionne pas comme on l’espérait. Le constat est unanime : les moyens tardent à être affectés pour permettre à ses membres de travailler dans les conditions les meilleurs.

Monsieur le président,

Dans le classement mondial de reporters sans frontières, nous avons perdu six places en 2013 alors que nous aurions pu en gagner. En 44ème position en 2012, nous sommes classées 51ème position en 2013, perdant ainsi 6 places, sanctionné à cause d’agissement et des réflexes inefficaces de censure qui aurait pu être évités.

A titre d’exemple, la presse mondiale a titré « reflexe archaïque » et de « mesure consternante », quand un journal a été saisi en avril 2012. La presse a qualifié « d’ingérence présidentielle » en mars 2011, quand des journalistes ont été sanctionnés parce qu’ils ont osé évoquer la tardive passation du pouvoir de l’ancien président avec son successeur.

Reporters sans frontières avait dénoncé la mise à l’index d’un journaliste en février 2011, tout comme il avait exprimé son inquiétude quand à la sécurité en décembre 2007 de Kamal Ali Yahouda, placé en garde à vue, alors chef de bureau de l’Ortc à Anjouan.

Nous rappelons aussi que les conditions de détention dans lesquelles a été maintenu Elarifou Minihadji, à Anjouan au moment fort de la sécession a suscité l’émoi de la profession dans le monde, tout comme a été dénoncé le placement en garde à vue par la gendarmerie de Moroni, pendant 54 heures, d’Aboubacar Mchangama, le 27 mars 2006.

Ces faits et ces agissements démontrent que des pratiques d’un autre temps sont encore vivaces. Ils démontrent l’urgence qu’il y a, à les bannir pour que les Comores retrouvent une place de choix, la place qu’elles méritent dans le classement mondial de la liberté de la presse.

Monsieur le président,

A l’assemblée nationale, un projet de loi sur la protection des sources d’information des journalistes a été soumis, mais vite abandonnés. Nous saisissons cette occasion pour demander votre soutien à ce projet en vue de protéger les journalistes dans l’exercice libre de leur métier. En contrepartie de son adoption, les pouvoirs publics pourraient exiger une production de qualité et un strict respect des normes de la déontologie et de l’éthique.

Monsieur le président,

Les journalistes ont grandement besoin de travailler dans un pays stable, dans une démocratie qui fonctionne et des institutions solides. Parce que l’instabilité politique fragilise la profession journalistique et rend délicat la production d’une information indépendante.

Nous sommes disposés à accompagner l’effort du pays pour une bonne gouvernance et dans la lutte contre la corruption généralisée. Encore faut-il, Monsieur le président, accorder les moyens pour améliorer les conditions de travail des journalistes afin de les rendre moins vulnérables et moins enclins aux influences diverses.

A notre niveau, nous allons en 2014, mener une réflexion poussée sur la manière de former ceux qui exercent le métier. La formation permanente et les modules de formation initiés par certains médias doivent être encouragés.

Monsieur le président,

La presse compte beaucoup sur le haut conseil mis en place. L’heure du bilan est venue pour comprendre les goulots qui l’empêchent d’accomplir ses missions pour faire de l’année 2014 qui commence, une année de la liberté et de la production de qualité.

Je vous remercie…

(4 janvier 2014 – Beit Salam

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